L’absence d’éthique et de responsabilité publique laisse libre cours à la corruption et aux mauvaises pratiques, lesquelles sapent les fondements d’une société pacifique, prospère et juste.
La corruption est un problème majeur pour la démocratie et l’État de droit. Elle a pour effet que les décisions et l’allocation des ressources ne reflètent pas les intérêts de la population et elle concentre le pouvoir politique entre les mains de quelques personnes. Ce faisant, elle prive les responsables et institutions politiques de leur légitimité et de la confiance des citoyens, réduisant ainsi leur capacité à gouverner.
La corruption a également pour conséquences l’inefficience et l’inefficacité des collectivités locales et régionales dans l’exercice de leurs compétences ; les décisions ne sont plus prises sur la base de l’intérêt de la société dans son ensemble, mais dans celui des décideurs et de leurs alliés ; l’argent public est dépensé à mauvais escient, les marchés n’étant plus attribués aux meilleurs prestataires et les budgets étant mal utilisés ; dans le pire des cas, la corruption permet à des agents publics de détourner des fonds et des ressources, en profitant de leur position pour s’enrichir aux dépens de leurs administrés.
La corruption peut aussi consister en la nomination d’agents publics non pas sur la base de leur mérite mais par favoritisme, de sorte que les collectivités locales et régionales n’ont pas accès aux personnes les plus compétentes. De surcroît, cela crée un terreau fertile pour davantage encore de corruption et réduit encore l’efficience et l’efficacité de l’administration.
Les organisations inefficientes et inefficaces, dont les personnels ont été recrutés pour d’autres raisons que leur mérite, ne peuvent engendrer que des services publics et des infrastructures de faible qualité, ce qui a pour effet de saper la confiance des citoyens et la légitimité des institutions publiques. Plus important encore, ces pratiques ont un coût humain considérable, en termes de pauvreté, de mortalité, de maladies ou de restrictions des chances de réussite.
Enfin, la corruption nuit au développement économique. Elle permet que des fonds publics aillent vers des entreprises non compétitives plutôt que vers celles qui proposent des biens et services plus innovants et moins coûteux. Du fait de ce caractère non concurrentiel des marchés, combiné aux effets négatifs de la corruption sur la qualité des infrastructures et des services publics locaux, les entreprises ne disposent pas de bases solides (en termes de personnel, de sécurité, d’investissement, etc.) sur lesquelles s’appuyer. Au final, cette situation peut dissuader les investisseurs privés et internationaux d’investir dans une région.
La corruption consiste à promettre, proposer, accepter ou solliciter un avantage personnel (par exemple un cadeau, un prêt, une récompense, une faveur, etc.) en échange d’une action contraire à l’éthique ou à la loi. Elle a pour effet que des décisions ne sont pas prises dans l’intérêt public, ce qui affaiblit la confiance des citoyens vis-à-vis des institutions publiques et nuit à la qualité des services publics.
Les conventions et normes internationales suivantes ont trait à la corruption :
Il y a conflit d’intérêts lorsqu’une personne est en mesure de tirer un avantage personnel des actions ou décisions qu’elle adopte dans l’exercice d’une fonction officielle. Les conflits d’intérêts – qu’ils soient réels, subjectifs ou potentiels – aboutissent à ce que les décisions soient inéquitables et intéressées, ou perçues comme telles. Cela nuit à la confiance des citoyens envers les institutions et entraîne une détérioration des résultats pour le public.
Les conflits d’intérêts sont également évoqués dans les normes et directives internationales suivantes :
Le détournement de fonds est l’appropriation illégale d’une somme d’argent, de biens ou d’autres ressources par un agent auquel ils ont été confiés. Cette pratique entraîne une perte de deniers publics, ce qui réduit la capacité des autorités à agir dans l’intérêt du public, avec pour effet une détérioration des services et des résultats pour les citoyens. Elle nuit aussi à la confiance publique envers les autorités.
En tant que forme de la corruption, le détournement de fonds est évoqué dans les normes et directives internationales suivantes :
La fraude désigne l’usage de la tromperie en vue d’obtenir un avantage indu ou illégal. Elle sape la confiance publique envers les autorités, dont elle réduit la capacité d’action. Elle a souvent pour résultat la perte de deniers publics, avec un effet dommageable pour les services publics et la capacité des pouvoirs publics à répondre aux besoins et aspirations des citoyens.
En tant que forme de la corruption, la fraude est évoquée dans les normes et directives internationales suivantes :
Le népotisme désigne le fait de profiter d’une position officielle pour en faire bénéficier indûment un parent ou un ami (par exemple en lui donnant un emploi ou en lui accordant une faveur). Le népotisme, comme les autres formes de favoritisme, a pour effet de priver les autorités locales et régionales des personnes les plus compétentes. De surcroît, cela crée un terreau fertile pour davantage de corruption et réduit encore l’efficience et l’efficacité de l’administration.
En tant que forme de la corruption, le népotisme est évoqué dans les normes et directives internationales suivantes :
L’utilisation abusive de ressources administratives[1] lors des campagnes électorales consiste en un comportement illégal ou abusif de la part d’agents publics ou de responsables politiques, qui utilisent des ressources humaines, financières, matérielles, en nature et immatérielles pour influencer les résultats électoraux, et menacent ainsi la régularité des élections elles-mêmes.
[1] « Les ressources administratives sont des ressources humaines, financières, matérielles, en nature et autres ressources immatérielles dont disposent les candidats sortants et les fonctionnaires lors des élections grâce au contrôle qu’ils exercent sur le personnel, les finances et les affectations au sein du secteur public, à l’accès dont ils jouissent aux équipements publics, ainsi qu’au prestige ou à la visibilité publique que leur confère leur statut d’élu ou de fonctionnaire, et qui peuvent être interprétés comme un appui politique ou toute autre forme de soutien », telles que définies dans le « Rapport sur l’abus de ressources administratives pendant les processus électoraux », Étude n° 585/2010, Commission européenne pour la démocratie par le droit (Commission de Venise), Conseil de l’Europe, 16 décembre 2013, Strasbourg
L’utilisation abusive de ressources administratives lors des campagnes électorales est évoquée dans les normes et directives internationales suivantes :
L’extorsion est l’utilisation de la contrainte pour obtenir une somme d’argent, des biens, des services et toute autre forme d’avantage de la part d’une personne ou d’une institution. Outre les dommages qu’elle entraîne pour la victime, l’extorsion réduit la confiance publique envers les autorités et peut décourager la croissance économique et l’investissement dans la région.
En tant que forme de la corruption, l’extorsion est évoquée dans les normes et directives internationales suivantes :
Le clientélisme est la promesse ou l’acceptation d’un bénéfice personnel (par exemple un don, un prêt, une récompense, une faveur, un emploi, etc.) en échange d’un soutien politique. Il repose souvent sur une relation asymétrique entre un commanditaire (par exemple un dirigeant politique) et un client (par exemple un électeur). Le clientélisme a pour effet que les décisions reflètent les intérêts spécifiques de quelques personnes plutôt que l’intérêt général, ce qui produit des résultats inéquitables et injustes.
En tant que forme de la corruption, le clientélisme est évoqué dans les normes et directives internationales suivantes :
Le favoritisme désigne l’utilisation d’une fonction officielle pour avantager une personne ou un groupe de manière préférentielle. Il peut être étroitement lié aux concepts du clientélisme, du copinage et du népotisme. Le favoritisme a pour résultat que les décisions ne sont pas prises en fonction de l’intérêt de la société dans son ensemble, mais de l’intérêt particulier du décideur et de ses alliés. L’argent public est alors dépensé à mauvais escient, les marchés n’étant plus attribués aux meilleurs prestataires et les budgets étant mal utilisés.
En tant que forme de la corruption, le favoritisme est évoqué dans les normes et directives internationales suivantes :
L’utilisation abusive de ressources administratives pendant les processus électoraux étant la forme la plus répandue du favoritisme en tant que corruption, les normes internationales suivantes sont à mentionner :